Les Arts Florissants - William Christie / L’Allegro, il Penseroso ed il Moderato

William Christie revient pour nous faire entendre, à la tête des 50 interprètes de ses Arts Florissants, cette flamboyante série d’allégories en musique de Haendel.

Créé à Londres en 1740 au Lincoln’s Inn Fields Theatre, L’Allegro, il Penseroso ed il Moderato se présente comme un grand poème lyrique qui n’appartient ni au genre de l’oratorio, ni à ceux du masque ou de l’opéra, tant les ressorts dramatiques habituels en sont exempts. Inspirée d’un poème de John Milton, cette œuvre a été composée en quinze jours par un Haendel possédé par son sujet. Unique en son genre dans la production du compositeur, cette ode pastorale fait appel à trois allégories, chacune illustrée dans les trois parties qui constituent l’œuvre.

Deux états d’esprit opposés sont d’abord proposés, l’un incarné par l’Allegro (la Gaîté), un être joyeux vivant dans l’action, l’autre par il Penseroso (la Mélancolie), un personnage méditatif prenant du recul sur les choses de la vie. La campagne anglaise et ses paysages, les oiseaux, le temps, les saisons, les phénomènes célestes produisent des atmosphères contrastées d’une intensité presque visuelle qui culmine dans l’épisode d’Orphée. Puis vient il Moderato (le Modéré), un personnage raisonnable prônant la voie de la sagesse. Cette troisième allégorie n’est pas sans évoquer la Raison, principe situé au cœur de la philosophie qui s’épanouit dans l’Europe des Lumières. Haendel exprime ici les différentes passions de l’âme avec une richesse d’invention et une liberté d’expression captivantes.